LE 62éme REGIMENT D'INFANTERIE

        

Le 62éme Régiment d'Infanterie était ancien régiment dit "Salm-Salm", créé en 1791 en tant que 61éme Régiment d'Infanterie. le 13 mai 1864, ils prirent aux mexicains 500 prisonniers et 18 canons, après un assaut précédé d'une marche de 24 heures. Le drapeau qui était en service en 14-18, a été remis en service en 1939-1940, période où il a disparu.
    Le 62éme RI a été formé à Lorient le 15 septembre 1939. Il est passé par Mihiel, puis s'est dirigé vers la frontière luxembourgeoise. En décembre 1939, il est sur le Stronverg, le 28 décembre, il est à Bouzanville. En mars 1940, il est à Saint-Jean de Montmeillant et dans la réguion de Rethel; en avril, il se prepare à la manoeuvre de Belgique par Givet. Le 12 mai 1940, il se porte sur la Meuse. Le 18 mai, le drapeau est capturé par les allemands, le régiment est dissous le 23 mai 1940 par le Bureau Liquidateur de Clermont-Ferrand.

HISTORIQUE DES JOURNEES DE MAI

Veille du 10 Mai 13 Mai 1940 17 Mai 1940
10 Mai 1940 14 Mai 1940 18 Mai 1940
11 Mai 1940 15 Mai 1940 -
12 Mai 1940 16 Mai 1940 -



Cet historique des journées de Mai 1940, est extrait du rapport du Colonel Le Barillec, commandant le 62 RI (22° division, 9° Armée)

 

 



La situation à la veille du 10 Mai

        Le régiment se met en route avec 60% de ses effectifs troupe, 50% de ses officiers (déficit par évacuation, affectations de spécialistes: 7% - permissonnaires: 25% - Cie à l'instruction à Sissonne: 7%, soit 15 officiers et 200 hommes, sans mortiers et avec seulement 3/4 des mitrailleuses. La Cie à l'instruction rejoindra le 12 à l'exeption des éléments du 2° Bat qui,mal orienté seront pris à Liart.

        En mars, toutes les Cies (sauf une étaient commandées par des capitaines. Par suite de l'enlevement d'une douzaine de capitaines en quinse jours, en mai toutes les Cie (sauf une) sont commandées par des lieutenants.

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10 Mai 1940

        Le 10 mai, à 7h02, réception au PCRI de l'ordre d'alerte n°3, suivi quelques minutes après de l'ordre d'éxecution de la manoeuvre par la Belgique (manoeuvre B). Les ordres sont donnés immédiatement aux différentes unités en vue du mouvement.

        Dès l'ordre d'alerte , les avant-gardes se portent pour 13 heures sur la transversale Hirzon-Mézières (Avant-garde A à mon Idée et la B Maubert-Fontaine). Le mouvement est repris sur ordre de la division et la transversale est franchie à 18 heures. Les avant-gardes bivouaquent pendant la nuit en Belgique  ( la A dans la région d Nord de Cul-des-Sarts et la B dans la région boisée Est de Bruly-de-Pershes). La colonne D du gros de la division se porte en avant, tête  à Flaignes-les-Oliviers pour 17 heures (mouvement repris à 20 heures). Elle  bivouaque  dans la région  de  Petite-Chapelle, le PC est au couvin des Capucins.

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11 Mai 1940

        Les avant-gardes  reprennent leur mouvement à  6 heures; la A par Couvin, Nismes et Dourbes où elle cantonne à partir  de 17 heures  et la B  par Couvin, Pettigny, Olloy et Vierves (cantonnement dans ces deux dernières localités). Quelques avions ennemis apparaissent au cours du déplacement, mais ils n'attaquent pas les unités.
        Le gros de la division fait mouvement à partir de 18 heures; la colonne C suit le même itinéraire que l'avant-garde A et la colonne D suit celui de l'avant garde B jusqu'à Pettigny où s'installe son PC (Dans le courant de l'après midi des éléments de la colonne D sont mitraillés et bombardés dans les bois où ils bivouaquent: il y a quelques dégâts matériels).

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12 Mai 1940

        Mouvement ds avant-gardes à partir de 6 heures, la A se porte en direction de Givet où le 116° doit s'installer. La B se porte à Mazée en passant par Treignes. Après le reconnaissances effectuées dans l'après midi par les cadres, le 3/62°, relevant un Bat du 19° RI, occupe à partir de 21 heures, les emplacements du quartier Sud du sous secteur destiné au régiment. La 11° Cie sera en liaison avec le 2/62° et la 9° avec le 265° RI, la 10° Cie sera en deuxième échelon.

        Vers 7 heures, le colonel prend contact avec le PC de la DI, il y apprend que des autos mitrailleuses ennemies ont été aperçues très tôt dans la matinée à Wenenne (6 km à l'Est de la Meuse). Le général a décidé de porter le gros d'un seul bond sur la Meuse dans la nuit du 12 au 13, et au cas où le 1/116° aurait à renforcer le 19° RI, le 1/62° (prévu comme reserve de division) prendrait les emplacements du 116° sur la Meuse, au Nord de Givet. Le Cdt Le Guern part avec plusieurs de ses officiers por effectuer les reconnaissances prévus et le Cap Luron prend le commandement de la colonne D. A 16 heures, les destructions des ponts de la Meuse (Ham et Vireux) sont mises en oeuvres. Je n'ai jamais pu savoir quien avait donné l'ordre, ni le génie de la DI,ni le génie du CA n'en savent rien. A la fin de l'après midi, le régiment est prevenu que le premier Bat sera en reserve de division, comme cela avait été initialemment prévu.

        Le colonel est sans nouvelles de sa Cie d'instruction qui devait arriver dans la matinée en camion de Vireux-Molhain moins les éléments du 2°Bat qui eux, au départ de Sissonne, avaient été dirigés sur Launois. La colonne D fait mouvement à partir de 18 heures (PI: embranchement St-Joseph, 500 m à l'Est de Pettigny). Les différents éléments rejoignent ensuite directement les points  préscrits par  les ordres de la division. Les unités du 62° parviennent à leurs emplacements le 13, vers 3 heures, tout le monde est exténué. Le Cdt Le Guern et le Cap Luron arrivent à Vaucelles au PCRI à 3h30.

        Vu l'absence de la plupart des pieces de 25 du régiment, la division en avait mis quatre à sa disposition, le 12 dans la soirée: 2 du GRD 19, parvenues vers 20h30, sont placées dans le quartier Sud, aux lisières  NO  de  Vireux-Molhain; 2 du GRD 24, arrivées à 22 heures, vont dans  le quartier Nord, à  proximité d'Hyerges, face au NE et à Aubrives.

Canon antichar de 25 mm Hotchkiss modèle 1934, il sera livré à l'armée française entre 1935 et 1940. A la fin de mai 1940, 4 400 canons seront livrés, dont 400 modifiés 1939, adapté à la traction automobile à vive allure

Canon antichar de 25 mm APX modèle 1937, dit "alleger puteaux", il sera reservé aux bataillons d'infanterie (2 par unité). Seulement 1 650 exemplaires seront livrés en mai 1940. Cette piece sera peut apprecier car reputée fragile

        La Cie d'instruction de Sissonne rejoint dans la nuit du 12 au 13, elle est aussitôt répartie entre les unités d'origine.

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13 Mai 1940

        Le PCDI est à Romedenne, celui de l'ID à Vodelée. La mission de la DI est d'assurer la défense de la Meuse entre le Rocher des Patriotes (aval d'Hastière) au Nord et le passage à niveau (1 km au sud du pont de Vireux) au Sud. Liason  au sud avec la 61° division  et au nord avec la 1ère DLC, jsqu'au 14 matin, puis avec la 18° division (cette grande unité ne pourra pas occuper sur la Meuse tous ses emplacements prévus, l'ennemi l'y ayant devancé). La division est repartie en trois sous secteurs: au nord, le 19° RI (du rocher des Patriotes au bac du Prince) - au centre, le 116° RI (du bac au Prince à Ham exclus) - au sud, le 62° RI (de   Ham inclus au passage à niveau à 1km au sud du pont de Vireux).

        Le dispositif du 62° est le suivant: le 1° Bat est en reserve de division au bois de Fagnes, le 2° Bat occupe le quartier nord (PC à Hierges avec comme limites au nord: Ham inclus et au sud: la ligne Est-Ouest passant à la briqueterie). Le 3° Bat qui a relevé un bataillon du 19° RI, le 12 au soir ocuupe le quartier sud (PC à l'entrée Ouest du tunnel de la voie ferrée de Vireux-Molhain), le PCRI et le CDT sont à Vaucelles et le CHR à Treignes. Trois pieces de 25 de la CRE sont mises en batterie dans chacun des quartiers.

        Le Cdt du sous secteur est exercé par le Cap Tuloup du 19° RI jusqu'au 13, 6 heures, puis par le colonel. Le front du régiment est immense, un Bat est cependant en reserve de division. L'echelonnement en profondeur est à peu près impossible, étant donnée l'étendue du front à garder avec seulement deux bataillons. Le commandement est difficiles à assurer du fait de la dispersion des unités séparées par de grandes distances. Le terrain est accidenté et par endroits très couvert, aussi l'observation est quasi nulle dans une bonne partie du sous secteur. Dans la journée du 13, les reconnaissances se poursuivent et l'installation s'effectue. Les transmissions sont réalisés avec la DI, L'ID, l'artillerie et à l'interieur du régiment. L'observatoire du RI est installé près du PC du 2° Bat dans la tour du château de Hierges. La liaison est établies avec le 116° au Nord et le 265° au Sud.

        Le sous secteur est survolé sans arrêt par l'aviation ennemie qui lance plusieurs bombes sur Vaucelles et ses abords (le Soldat Tallec est tué). Aucun avion ami ne paraît et les aviateurs ennemis peuvent, en toutes tranquillité remplir leurs missions. Vers 11h30, le Cap Boynes de l'EM de la division arrive au PC pour de rendre compte de la situation du régiment. Dans l'après midi, la zone occupée par le PC de la DI et l'ID et les services, ainsi que la plupart des positions de l'artillerie sont longuement bombardées par l'aviation. Dans la soirée, notre artillerie effectue qulques tirs sur des rassemblements ennemis aperçus dans la région de Vireux-Wallerand. Le Cap Luron va dans le courant de l'après midi regler à la CHR, le ravitaillment en vivres à réaliser dans la nuit (plusieurs difficultés recontrées pat le TR auto dans ses mouvements et dans ses perceptions ocasionneront beaucoup de retard).

        Il est environ 19h45, quand le Cap Luron, dont l'auto a subi de grave détériorations au cours du bombardement de la batterie parvient à Olloy; il donne l'ordre à la CHR de porter à Mazée les munitions dont elle dispose et de faire preparer un camion pour aller au PAD. Il s'apprête à s'y rendre lorsque arrivent le colonel avec le Lieut Jouvent et le Lieut Marotte, officier de liaison d'artillerie près du 62°. Le colonel se rend au PC de la division pour y exposer la situation et recevoir des ordres, il enmène le Cap Luron. Au passage à niveau au nord de Nismes, la route étant encombrée par des véhicules autos et hippos appartenant à différentes unités de la division qui se replient vers l'Ouest, il est impossible de continuer en auto. Le Cap Luron est chargé de la mission par le colonel, il monte alors sur la moto du soldat Le Gall qui accompagne la voiture du colonel, et, après beacoup de difficultés, il parvient au village de Dourbes où se trouvent le PC de la Division (le QG se prepare à faire mouvement vers Couvin). Le Cap Luron se présente au Lieut Col Salaün, chef de l'EM de la DI et lui rend compte de la situation, l'entrtien dure plusieurs minutes et le Lieut Col Salaün conclut: "Que votre colonel fasse pour le mieux" Le Cap Luron se rend ensuite au PC de l'ID qui est dans une maison voisine et y expose la situation du régiment Le Lieut Col Lannier, commandant provisoire de l'ID vient de donner un ordre que les dactylos tapent: il s'agit pour le 62° de se replier sur la ligne Vierves-Matignolles (Matignolles à occuper par le Bat Nord qui cherche la liaison avec le 116°).

        Avec cet ordre, le Cap Luron rentre, le PC du régiment s'est relpié à Treignes; il est près de minuit. Le Cap rend compte de sa mission au colonel qui dicte immédiatement ses ordres pour les 2° et 3° Bat (dans les premières heures de la nuit, ces deux Bat ont réalisé le dispositif qui avait été prééscrit par le colonel, maisla liaison n'a pu être obtenue au Nord, avec les éléments du 116°). Le Cap Collin, commandant la CAB 2 et le Lieut Celton, officier adjoint du 2° Bat se sont dépensés sans compter pour regrouper et installer sur la position les unités de leur Bataillon.

        L'ennemi ne tente aucune opération, un épais brouillard est paru. Au cours de l'après midi du 14, le 2° Bat a perdu une partie de son effectif, plusieurs bléssés, quelques prisonnier et un certain nombre d'hommes de troupes qui se sont repliés vers l'arrière sans ordre, abandonnant pour la plupart leurs armes et leurs munitions.

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14 Mai 1940

        Très tôt dans la matinée, l'ennemi franchit la Meuse au Nord de notre sous secteur (entre le 19° et le 116°); d'autre part le 19° est attaqué dans son flanc Nord. Le Col reçoit un premier renseignement de la division lui indiquant que l'ennemi a franchit la Meuse sur le front du 19° et 116° RI, qu'il a fait une poche en direction d'Agimont et que le 1/62° va êttre engagé pour rétablir la situation. Un second renseignement, venant de l'ID cette fois, parvient au Régiment vers 10 heures, disant que la poche d'Agimont se colmate. Le Cdt de la 7° Cie (unité de liaison avec le 116°) est tenu directement au courant de cette situation et dès le premier renseignement, a reçu l'ordre de prendre les dispositions lui permettant de couvrir son flanc gauche; les deux Cdts de Bat sont également prévenus de la situation. Vers 10h30, le Cap Tschoffen est envoyé par le colonel près du Cdt de la 7° Cie , se renseigner sur les dispositions prises par ce dernier: il a remonté son dispositif vers 230 et sa gauche fait face au Nord, liaison à vue avec le 116° dont certains éléments se replient. La bataille fait rage vers Foisches, dans la matinée, la 7° Cie est renforcée par des éléments de la 5° et par une SM du 1° Bat remise par la division à la disposition du régiment.

        Un peu avant 11 heures, le Cap Luron charge le Cap Moysan d'occuper avec un groupe de motocyclistes et quelques pionners de la Cie, un mouvement de terrain à 700 mètres NE de Vaucelles, côte 221, afin de couvrir le PCRI, face au Nord et de prendre la liaison avec la 7° Cie. Vers 12 heures, le Cap Mysan se rend à la ferme "cense de la Haye" où il trouve la section de commandement de la 7°. La côte 230 vient d'être occupée par des éléments de cette unité. Dans Foisches, des maisons flambent; des troupes sont aperçus refluant vers l'arrière particulieremnt en direction de Doisches.

        A 11h30, le Cap Tschoffen part au PC de la division à Romedenne pour y porter un compte rendu du colonel sur la situation. En cours de route, il rencontre, se repliant, des artilleurs du 160° venant du Fort de Charlemont près de Givet, qui lui déclarent que le front de la division est enfoncé. Le PC de la division n'est plus à Romedenne, il s'est replié à Matagne-la-Petite où le Cap Tschoffen remet le compte rendu au général Béziers-Lafosse qui lui dit: "l'ennemi a fait une petite poche dans notre front, mais elle va être resorbée. Tenez". Au régiment, les liaisons sont insuffisantes avec la DI et l'ID, dont les PC se sont repliés et les renseignements parviennent au colonel peu nombreux, incomplet et parfois contradictoire. Les évènement vont se précipiter.

        Vers 13h30, la 7° Cie qui a installé un point d'appui à la côte 230 est menacée sur sa gauche par des éléments d'infanterie ennemis qui progressent dans la zone du 116°; mais elle est également très violement prise à partie par l'aviation: les hommes sont surpris, épouvantés (certains se refugient dans les bois, quelques un se replient jusq'au village de Vaucelles où arrivent aussi quelques fuyards du 116°). Aussitôt le Cap Tschoffen et le S/Lieut Blot reconduisent ces éléments vers le sous-quartier de la 7° Cie. A Hierges où est le PC du 2/62, arrivent également des hommes venant de l'avant, pris de panique, à la suite des attaques aériennes: le Lieut Gacon et le médecin Lieut Meysene interviennent pour les reconduire à leur unité.

        Au PCRI, parvient un compte rendu du Cap Queignec:"A ma gauche le 116° se replie, l'ennemi progresse dans ma direction, son aviation ne cesse de nous survoler, nous mitraillant et nous bombardant, mes hommes sont affolés et malgré tous mes efforts abandonnent la position, j'en ai honte et je reste". Le Cap Luron groupe alors une vingtaine de gradés et soldats de la 7° Cie qui viennent de se replier sur la lisière NO du village de Vaucelles, il organise une patrouille et réussit à ramener au point d'appui de 230 de plus en plus menacé, une trentaine de gradés et soldats avec deux mitrailleuses et trois fusils-mitrailleurs. Les balles sifflent, le GM du sergent Guillerm est là qui tire avec un mépris absolu du danger sur l'ennemi qui progresse en s'infiltrant venant du NE. Le point d'appui est rapidement consolidé avec les renfort qui viennent d'arriver, mais il y a peu de munitions.

FUSIL-MITRAILLEUR Modèle 1924 Modifié 1929
  • Calibre: 7.5 mm
  • Longueur: 1 007 mm
  • Capacité du chargeur: 25 cartouches
  • Masse à vide: 8,93 kg
  • Vitesse de tir: 200 à 400 coups minute
  • Portée: 2000 m
  • V°: 820 m/s
  • Fonctionnement: automatique par emprunt de gaz sur le parcours du canon. Possibilité de tirer au coup par coup

        Le Cap Moysan et quelques élément de la CDT sont à 200 mètres à l'Ouest de la ferme "Cense de la Haye", installés face au Nord; le Cap Luron va vers eux et charge le Cap Moysan de vérifier la position du 116° et de determiner l'avance de l'ennemi vers le villages de Doisches (ces renseignements était demandés par la division). La reconnaissance aussitôt effectuée par le Cap Moysan avec le Sgt Scaviner et 3 hommes de la CDT, après une progression de 300 mètres environ vers le Nord, le long d'un lisière de bois, ils sont acceuillis par des coups de feu venant de la direction de la côte 229 et de Doisches; l'ennemi approche de ce village et des fractions importantes progressent vers le SO, aucun élément du 116° n'est aperçu. Ce renseignement parviendra au Cap Luron quelques minutes plus tard après son retour de Vaucelles où il ne trouve plus que deux ou trois téléphonsites avec un sous officier, le colonel ayant fait porter le PCRI à partir de 17 heures à Mazée. Le Cap Luron se met en liaison par fil avec les Cdts des 2° et 3° Bat, les renseignes de la situation, puis, dans l'auto laissée à Vaucelles pour l'attendre, il part à Mazée où il rend compte au colonel; il fait ensuite rentrer les téléphonistes laissés à l'ancien PC.

        A la côte 230, la situation est de plus en plus critique, quelques obus de 105 et un grand nombre d'obus de plus petit calibre tombent vers 17 heures sur "Cense de la Haye" et ses abords. Le point d'appui est sur le point d'être débordé par l'Est ey le Sud. Des rafales d'armes automatiques sont tirées sur la ferme qui doit être évacuée ainsi que la côte 230, par nos éléments qui se replient sur la lisière Est du bois de Cense de la Haye. Il est environ 17h30, quand l'ennemi s'empare de la ferme et de 230, précédé de trois engins blindés légers qui se dirigent peu après vers la zone occupée par la 6° Cie, nous avons quelques pertes. Après la prise de 230, les Cap Moysan et Queignec decident de se replier avec leurs éléments sur Vaucelles, le décrochage est facilité par un terrain coupé et très couvert. De Vaucelles, ils se portent sur Mazée et vers 19 heures, ils s'installent sur la crête à 1 km à l'Est du village déjà occupée par quelques fractions de la CDT, avec le Lieut Le Maout, officier pionner et le S/Lieut Dréan, officier des transmissions.

        L'ennemi apparaît alors sur les hauteurs NE de Vaucelles, le feu est immédiatement ouvert. Peu après le Cap Queignec commandant la 7° Cie, qui depuis plusieurs heures, en prise avec les pires difficultés et seul officier à son unité lutte héroiquement, est frappé mortellement par une rafale de mitrailleuse alors qu'il dirigeait le tir d'un de ses FM. L'adjudant Le Bot prend le commandement de la Cie. Le corps du Cap Queignec est transporté à Mazée où le chef de Bat Dardant lui fait rendre les honneurs. Dès l'apparition des engins blindés ennemis sur son front, la 6° Cie se trouve dans une situation particulierement critique car son flanc Nord est également menacé par l'infanterie adverse. Le Cdt Dardant a d'ailleurs déjà donné l'ordre à son Bat (le deuxième) de se replier sur Mazée où de sa personne, il s'est porté vers 18h30. Le colonel avait en effet décidé, dès 15 heures, d'installer dans la soirée le 2° Bat sur la crête à l'Est de Mazée face à l'Est at au NE, le 3° Bat devant se mettre en potence sur la coupure du Viroin et se replier par sa gauche sur Mazée.

        Au début de l'après midi le poste de secours régimentaire s'est d'abord replié sur Treignes puis sur Olloy. Vers 18h30, le Cap Luron est chargé par le colonel d'aller à Olloy à la Cie hors rang pour faire transporter les munitions s'y trouvant, au PCRI, puis faire le néccessaire au PAU pour obtenir un ravitaillemnt. En cours de route il est obligé d'intervenir pour faire faire un demi tour à des éléments du régiment et du 116° qui, sans ordre se replient vers l'arrière. Il met également au courant de la situation du 62°, le Cdt d'une batterie du 3/18° d'artillerie (notre groupe d'appui) en position après un premier repli, à quelques centaines de mètres à l'Ouest de Mazée, sur la route de Treignes (cette unité ouvre le feu presque immédiatement sur des points au NE de 230 où l'ennemi a progressé). Une deuxième batterie du même groupe se replie sur la route d'Olloy, peu avant Vierves, le Cap Luron l'atteint et s'arrête pour renseigner sur la situation, le Cdt de l'unité. A ce moment arrive le chef d'escadron Dupuis, Cdt le groupe avec son Cap adjoint. Cinq avions surgissent peu après d'une crête boisée et bombarde la colonne: 2 officiers sont tués, 2 autres sont grievement bléssés (dont le Cdt Dupuis) ainsi que plusieurs artilleurs, des chevaux sont tués, du materiel auto et hippo détruit. Le pharmacien Lieut Lamour du 62°, se rendant à Olloy avec quelques infirmiers arrive sur les lieux et soigne les bléssés.

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15 Mai 1940

        Dès 3 heures, le 2° Bat, exécutant l'ordre du colonel, se replie et vient occuper la ferme de Matignolles et ses environs qu'ils gardent à partir de 6h30, face au Nord-Est, à l'Est et au Sud-Est; ils cherchent sans résultat la liaison avec le 116°. Des éléments de la CDT et quelques cadres et hommes de CRE se replient à partir de 3 heures sur Treignes puis sur Vierves qui est atteint vers 6h30. Le colonel et quelques éléments de son PC se sont installés un peu avant l'aube à Vierves; au cours de la matinée ils se portent d'abord sur Olloy puis à Vierves. Dans la nuit le CHR a quitté Olloy pour Couvin d'où elle part pour Bailleux dans la matinée: en cours de route elle est mitraillée par des avions ennemis.

        A 7h30, des cavaliers, fantassins et motocyclistes allemands apparaissent dans la région de Matignolles où le combat s'engage avec les unités du 2° Bat qui, vers 8h30 sont menacées d'encerclement. L'ordre de replie ne parvient au 3° Bat qu'à 3h20 à l'heure précise où le Cap commandant la Cie de gauche de la 61° Division informait la 9° Cie du 62 que son régiment avait l'ordre de décrocher immédiatement. Lorsque la 9/62 recevra de son chef de Bat, l'ordre de se porter sur la croupe du bois du canton, le 265° aura quitté la Meuse depuis une heure environ. Le repli du 3° Bat par les pentes nord du Viroin est une opération difficile et causerait certainement de grosses pertes. Le Cdt de ce Bat est donc autorisé à se replier sur Couvin par le Sud de la rivière. Le mouvement commence à 5 heures. Depuis 48 heures que nous sommes dans ce secteur nous avons eu d'autres préoccupations que celles de reconnaître les itinéraires de repli, c'est une éventualité à laquelle nous n'étions pas préparé d'ailleurs. D'autres part, les cartes qui nous ont été distribuées nous donnent une forêt sillonnée de piste et le moyen de gagner Couvin par Le Mesnil et Oignes.

        Dès qu'il est engagé dans la forêt , le Cdt Blanloeil se rend rapidement compte de l'impraticabilité des pistes à tout véhicule, or il ne peut songer à combattre sans son échelon et son train de combat. Il doit se resoudre à passer par Roccroy d'ou il compte aller vers Couvin à l'abri de la fortification de campagne. Cet officier est désagréablement surpris de trouver Roccroy évacué. A 22 heures, il n'y a plus que le S/Lieut Chretien du 248° RI. Après de nombreuses péripéties, ce Bat est rejetté sur Rumigny occupé par de faibles éléments ennemis. La 9° Cie avant-garde suffit à les en chasser. Deux autos blindées se présentent mais, acceuillies par des feux nourris et ajustés, font demi-tour. La colonne prend alors la route de Brunchamel, toujours en bon ordre et survolé par l'aviation ennemie, cette unité atteint Mont-Saint-Jean le 16 mai, à 13 heures. Son avant-garde est à 2 km de Brunchamel lorsque brusquement des chars allemands débouchent de toutes parts. Le Bat se jette à l'Ouest de la route et le combat qui s'engage à 13h30, fait rage pendant 3 heures. A 21 heures, des ilots tiennent encore à Mont-Saint-Jean. Au cours de cette lutte (poitrine découverte contre chars) beaucoup de combattants ont été dignes des héros les plus grands (je tiens à rendre hommage, ici, à la mémoire de deux d'entre eux; un tireur au FM et un chargeur; profitant d'un talus en lisière d'un bois, ils ont attaqués des chars ennemis, à moins de 20 mètres et ont trouvé une mort glorieuse après une heure de ce combat singulier et après avoir épuisé leur dernier chargeur).

        A l'ennemi motorisé , agissant dans une zone ou routes et chemins sont seules utilisables, le chef de corps ne peut plus opposer qu'un Bat et des éléments des Cies regimentaires. Le colonel se propose donc d'établir un premier bouchon à Olloy, au franchissement du Viroin et une défense plus serieuse à hauteur de Pettigny, si le 3° Bat parvient à franchir à temps les bois qui le separent de la route de Olloy-Couvin (ce Bat ne rejoindra pas).

        Après avoir défendu les hauteurs NE de Vierves pendant quelques temps, la CDT franchit Olloy vers 10h30. Le chef de corps l'installe sur le mouvement de terrain immédiatement au Sud. Elle y tient pendant une demi-heure environ; attaquée de face et débordée par des éléments motorisés, elle se replie à travers bois vers Couvin où elle est dipersée.

        Lorsque le 2° Bat se présente devant Olloy vers 11h30, il y rencontre l(ennemi. Ce Bat cherche alors à atteindre Pettigny par Dourbes et Nismes, mais il est attaqué par des blindés et est disloqué. Le Cap Collin, commandant le Bat est bléssé et fait prisonnier. Cet officier se rend compte que les élémentsdu 116° à sa gauche dans le dispositif sont déjà passés vers le Sud (chef de Bat, mort sur la route).

        Vers 11h30, un ordre de la 22° DI fixe les PCID et 62° à Baileux, le colonel arrive dans ce village vers 12h30 et y rencontre le général Hassler, rentré précipitament de concaléscence. Il en reçoit l'ordre de tenir face à l'Est avec tout ce dont il pourra disposer, la coupure qui de Baileux se dirige vers le nord. Trois groupes, commandé par le Cap Tschoffen, le Lieut Dalichampt et le S/Lieut Blot, sont placés sous le commandement du Cap Luron. Deux groupes du 18° RAD en batterie près du village de Baileux, appuieront cette défense, mais vers 17 heures, les artilleurs attaqués du Sud pendant la mise en batterie s'enfuient au galop. Presque au même moment des avions ennemis mitraillent les rues du village.

        Pendant ce temps l'ennemi continue à débarquer des troupes sur la route de Couvin et nos postes sont vivement attaqués. Le groupe de droite (Tschoffen) laisse quelques prisonniers et se replie sur le village. Plus au Nord, le groupe Dalichampt est débordé mais tient. Le Cap Luron donne l'ordre d'un leger repli. Au sud, en lisière du village, face au bois, le Lieut Gaumé avec quelques voltigeurs tient l'ennemi en respect. La situation est critique. Le général, commadant l'ID, part vers 18 heures.

        Quelques minutes plus tard, la pression ennemie s'accentuant, le colonel quite Baileux pour rendre compte de la situation, mais il apprnd bientôt que la division a quitté les Forges pour Anov. Les éléments Luron, Dalichampt tiendront la région jusqu'à la nuit. Après un deploiement pour la conquête du village, l'infanterie ennemie est remontée en voitures et les engins blindés se contentent de parcourir les routes. A Anor où il parvient dans la nuit et au milieu d'un désordre indescriptible, le colonel apprend que la division s'est porté à Vimy. A Vimy, il apprennd que 2 capitaines de L'EM se sont portés sur les axes de repli avec mission de bloquer tout ce qui sera rencontré et de les diriger sur la forêt de Sainy- Michel.

        Les éléments receuillis doivent tenir le front du régiment dans l'hypothèse de la Manoeuvre A (Limite droite: Gratte Pierre, limite gauche: étang de Lobiette exclus). A l'ouest la passe D'Anor doit être tenue par des unités de l'Afrique du Nord (4° DINA). L'ordre est muet sur l'occupation du terrain à l'Est.

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16 Mai 1940

        Vers 4h30, les 3 chefs de corps d'infanterie sont rassemblés à St-Michel, 500 hommes environ ont été récupérés, les 19° et 62° RI sont les plus représentés. Quelques éléments du 116° et de nombreux isolés de toutes origines, en grande parti sans armes. Ceux-ci forme un appoint sans âme qu'un chef aimerait à voir ailleurs. Ces fuyards sans cadres s'intègrent dans le dispositif avec un signe négatif. Six chars R35 (sans essence) sont à la diposition de la 22° Division por défendre la position. Le général Hassler et le général Beziers-Lafosse viennent s'assurer de l'organisation, celle-ci prend une forme solide vers 10 heures.

CHARS LEGER RENAULT Modèle 1935
  • Masse: 10 600 kg
  • Longueur: 4,02 m
  • Largeur: 1,87 m
  • Hauteur: 2,13 m
  • Blindage: 40mm
  • Moteur: 85 ch
  • Vitesse maximale: 20 km/h
  • Consommation au 100 km: 125 l
  • Autonomie: 130 km
  • Armement: un canon de 37 mm SA 18 ou SA 38 et une mitrailleuse 7,5 mm
  • Munitions: 100 obus de 37 mm
  • Equipages: 2 hommes

Cette position comporte:

        Vers 12 heures, le S/Lieut de la Villetanet du 3/62° rejoint la forêt de St-Michel, il amène 9 mitrailleuses et un groupe de mortiers de 81. La solidité de la position s'en trouve considérablement accrue. Vers 14 heures, le général commandant l'ID, le colonel commandant le 18° RAD abandonnent le PC de St-Michel et viennent s'installer au PC du 62°, St-Michel est bient^t occupé par l'ennemi. A ce momment, il semble bien qu'il ne reste plus rien qu'un couloir de communication avec la DI (par Mondrepuis). Le Cap Deschampsfait une liaison par cet itinéraire. Un renfort de 400 hommes est promis pour la nuit, il sera ramené à 200 avant de s'évanouir complètement.

MORTIER DE 81 mm STOCKES
  • Calibre: 81 mm
  • Masse: 54 kg
  • Alimentation: chargement par bouche
  • Cadence de tir: 20 c/min
  • Portée: 1 200 m
  • Masse du projectile: 3000 g ch
MITRAILLEUSE HOTCHKISS Modèle 1914
  • Calibre: 8 mm
  • Longueur: 1 310 mm
  • Alimentation: Bande rigide de 24 cartouches ou articulée de 251 cartouches
  • Masse à vide: 25 kg, affut M1916: 24 kg
  • Alimentation: Bande rigide de 24 cartouches ou articulée de 251 cartouches
  • Cadence de tir: 200 à 500 coups par minutes
  • Refroidissement: Par air
  • Portée: 2 400 m
  • Fonctionnement: Automatique par emprunt de gaz sur le parcours du canon

        Une relève annoncée par une DINA ne se fera pas non plus. Au soir, nous devons constater que le Lieut Col Lannier parti en reconnaissance vers Anor, n'est pas revenu. Nous apprendrons plus tard, qu'il a été tué vers 14 heures à quelques mètres du bloc tenus par le Cap Nicolle du 19° RI.

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17 Mai 1940

        De très bonne heure, le colonel de Lalande, commandant l'AD vient au PC. En sa précense est discutée l'idée de forcer la ligne ennemie en direction de Monrepuis, le 62° paretirait en tête. Le général commandant l'ID déclare qu'il prendra sa décision à midi. La matinée est employée à parfaire des défenses, des engins blindés sont signalés un peu partout en avant de la ligne principale de resistance. De nombreux avions ennemis survolent la position à basse altitude. Le Lieut Gaumé fait une première liaison avec la DI par Mondrepuis (durée: 2 heures). A son retour et en vue du franchissement du blocus, il s'offre à en faire une autre, cependant qu'il sait la route tenue par des engins blindés ennemis. Un char ami couvrira sa marche jusqu'en lisière de la forêt (ce brave officier ne reviendra pas).

        Vers 14 heures, le Lieut Odic, chef du bloc , patrouillant vers le Sud est bléssé grièvement et est fait prisonnier. Vers 15 heures, l'ennemi progresse de St-Michel vers le Nord et arrive au contact de la face arrière de la ligne d'arrêt. Un avion allemand survole la position à basse altitude, le feu des mitrailleuses crépitent à proximité du PC, la mitrailleuse du PC y répond. A la céssation du feu, le colonel constitue six détachements avec tout le personnel qui l'entoure. Ces groupes commandés par des officiers reçoivent mission de fouiller le bois sur une profondeur de 300 mètres, menés avec rapidité et décision, ces reconnaissances imposent un recul à l'ennemi, mais elles constatent l'abandon de deux blocs du 19° RI. Ce bloc PC relié à la ligne principal est réoccupé immédiatement pat le Cap Luron, chef de l'EM du 62°. Tout le systeme de défense est réorganisé autant que le permettent les effectifs.

        Les munitions ne manquent pas, on peut encore tenir, nous viendra-t-il du secours de l'exterieur? Le Cap Tuloup du 19° qui commande la ligne principale de résistance reçoit l'ordre de tenir sans esprit de recul. Les bléssés sont relevés et ramenés près du PC. Ceux de ces bléssés venus du poste de l'Est déclarent avoir été attaqués par une troupe forte d'une quarantaine d'hommes. Avec la nuit, le calme se rétablit, de tous côtés des fusées allemandes proches marquent les emplacements atteints par l'ennemi, le groupe de mortiers qui a été mis en surveillance de jour éxecute quelques tirs sur les points d'origine de ces fusées.

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18 Mai 1940

        Pour éviter des surprises et ne pas permettre à l'ennemi de préparer un assaut au petit matin en toute tranquilité,la défense fait entretenir le feu dans plusieurs directions. La faiblesse des effectifs ne permet pas d'envisager la protection des chars du flanc Est, ces appareils sont donc ramenés au centre du dispositif. Dés l'aube, l'attaque ennemi reprend, l'étau se ressere autour de nos points d'appui, la liaison avec la ligne principale n'existe plus. Les agents de transmissions envoyés au commandant de cette ligne ne reviennent pas , nos mitrailleuses font rages, mais notre plan de feu improvisé et remanié doit laisser des zones non battues car les allemands gagnent du terrain peu à peu, leurs pertes doivent pourtant être sévères. Vers 11h30, le dernier réduit (PC du 62°) est entouré de toutes parts ( à moins de 50 m sur la face Sud). Les dueux mitrailleuses tirent encore mais les armes individuelles de la face Nord sont neutralisées. Les balles entrent dans l'abri, les grenades éclatent autour, aucun secours ne peut plus nous venir de l'exterieur, mais nous pouvons encore tuer.

        Le général Beziers de Lafosse declare alors, pour eviter le massacre qu'il vaut mieux se rendre. C'est fini du 62° RI, il est environ 11h30. A l'attitude de l'ennemi, le colonel se rend compte que tous les autres points d'appui ont déjà été réduits. La troupe à laquelle nous avions affaire avait fait la Pologne, ce Bat commandé par le Cap Bauer (l'homme de l'Himalaya) était composé d'hommes de 20 à 22 ans. Après nous avoir offert à dejeuner à leur division, les officiers de cette unité prirent congés de nous en ces termes: "Bonne chance, nous avons eu affaire à de braves combattants".

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